Le pouvoir autoritaire est désormais à l’origine de disparitions forcées, parfois de familles entières, accentuant encore la peur dans la société. Près de 1 million de Nicaraguayens, sur les 7 millions d’habitants, ont quitté le pays.

   Plusieurs attentats contre des opposants politiques nicaraguayens exilés au Costa Rica sèment la peur chez ceux qui dénoncent les dérives du régime des époux Ortega et Murillo. L’inaction du gouvernement costaricain accentue le sentiment de vulnérabilité.

   Première femme, sur le continent américain, à avoir été élue présidente au suffrage universel, elle avait battu Daniel Ortega en 1990. Elle était exilée au Costa Rica depuis 2021, ou elle est décédée vendredi, à l’âge de 95 ans.

   Fondé en 1926, le quotidien a cessé sa publication papier en 2021 en raison de la répression et est désormais diffusé en ligne de l’étranger.

   Des experts dénoncent le pouvoir croissant accordé à des entités paramilitaires, au service d’un régime pratiquant des détentions arbitraires, des tortures ou des exécutions extrajudiciaires.

   La décision fait suite à la publication d’un rapport d’experts mandatés par l’organisme qui accusent le pouvoir nicaraguayen de répression et de mettre fin à l’Etat de droit.

   Le Parlement a définitivement adopté, jeudi, une réforme de la Constitution qui met fin à l’indépendance du pouvoir législatif et du pouvoir judiciaire. Selon le texte, Rosario Murillo, mariée à Daniel Ortega et jusqu’ici vice-présidente, devient coprésidente du pays.

   Dans un entretien au Monde , le politologue Manuel Orozco estime que le pouvoir politique est désormais concentré entre les mains d’un clan familial, avec la complicité de l’armée .

   Issus de courants variés, dont certains se sont combattus, les opposants au pouvoir de Daniel Ortega et de Rosario Murillo s’efforcent de préparer une solution pacifique au régime sandiniste.

   Depuis le soulèvement de 2018, environ 800 000 Nicaraguayens ont quitté leur pays. Près de la moitié de ces exilés se trouvent aujourd’hui au Costa Rica dans des conditions précaires et récréent des réseaux associatifs et d’information fermés par le régime autoritaire de Daniel Ortega et de son ...

   La réforme, qui pourrait être ratifiée en janvier, prévoit notamment le contrôle par l’exécutif de toutes les institutions du pays. La Commission interaméricaine des droits humains estime qu’il s’agit là d’un grave recul des principes démocratiques .

   Le projet, qui devrait être adopté à l’Assemblée nationale, fait notamment passer le mandat présidentiel de cinq à six ans, et élève la vice-présidente Rosario Murillo, épouse du chef d’Etat, au rang de coprésidente .

   Ces 135 détenus libérés en septembre 2024 à la suite d’un accord avec les Etats-Unis ont été accueillis dans un premier temps au Guatemala. Madrid avait déjà offert la nationalité espagnole à plus de 300 opposants déchus de leur nationalité nicaraguayenne en 2023.

   Compagnon de lutte de Daniel Ortega devenu chef de l’armée après la victoire des sandinistes, il avait eu par la suite des relations tumultueuses avec son frère, devenu l’homme fort du Nicaragua. Il est mort le 30 septembre, à 77 ans.

   Les détenus ont été expulsés au Guatemala. Leur libération intervient deux jours après l’adoption d’une réforme du code pénal qui permet désormais de condamner des opposants vivant à l’étranger, qu’ils soient nationaux ou étrangers.

   Selon la Maison Blanche, parmi ces détenus qui seront transférés au Guatemala figurent des étudiants, des fidèles catholiques et des membres d’une organisation missionnaire chrétienne du Texas.

   Pour l’opposition, principalement exilée au Costa Rica, aux Etats-Unis et en Espagne, cette réforme du code pénal vise à donner un cadre légal aux pratiques répressives du président Ortega.

   Leon Fredy Mu oz avait été arrêté en mai 2018 après la découverte de 346 grammes de cocaïne dans ses valises à l’aéroport de Medellin. Il affirme avoir été victime d’un coup monté par ses rivaux politiques.

   Lundi, le gouvernement avait déjà décrété la fermeture de 1 500 autres ONG, pour la plupart religieuses, soit la plus grande dissolution d’organisations ordonnée par le président Daniel Ortega depuis 2018 et les manifestations contre son régime.

   Des vols charters en provenance de la capitale de l’Est libyen se sont récemment posés sur l’aéroport de Managua, au Nicaragua. A leur bord, des migrants asiatiques, désireux de rallier les Etats-Unis.